lambda quotidien

Pourquoi, quelques dizaines d'années plus tard, faut-il que je me souvienne encore d'une comptine de mon livre d'apprentissage de la lecture, en CP ? Roudoudou n'a pas de femme, il en fait une avec sa canne, il l'habille en feuilles de chou : voilà la femme à Roudoudou. Bijou, caillou, chou, genou, hibou, joujou, pou. Cela ne m'a pas marqué à l'époque, ou alors à mon insu. Quand je réouvre aujourd'hui mon livre "le nouveau sablier 1", je constate que celui-ci a conservé son odeur. Je redécouvre un apprentissage par phonème, [u] était celui de Roudoudou. Il y avait des "mots vedettes", des "costumes" de phonème rangés dans des "placards", … Sur la couverture est également écrit "initiation à la langue écrite", belle expression pour quelqu'un comme moi qui affectionne les mots et préfère souvent les écrire plutôt que de les dire ! La méthode a dû porter ses fruits, je n'ai pas eu de difficultés pour...

Bientôt, les jours plus sombres. Le liquidambar s'attise, se cuivre. Le ginkgo, sa lumière dorée. Où s'en vont les libellules déprimées, les procrustes chagrinés, les carabes embrouillés et punaises diaboliques, lorsque les jours déclinent ? le canard mange des kakis, le rat des radis, la licorne des litchis Image par Annette Meyer  de Pixabay

Gilberte, cheveux gris très courts, lunettes, deux boucles d'oreille dépareillées. Frêle, fragile et pourtant audacieuse, comme brodé sur ses socquettes que laisse entrevoir un pantacourt piqué de sequins multicolores. Une vie militante ! Jean-Charles, veste workwear, desert boot Clarks en daim, montre Casio vintage bracelet à maillons acier, cheveux mi-longs, frange rideau plongeant vers ses livres de poche qu'il range avec soin dans un sachet de toile. Lecteur invétéré. Et puis certains, certaines, disparaissent, sans crier gare. D'une absence imperceptible les premiers jours à un évident adieu au bout de quelques mois. Pour elle, je n'ai jamais su. Bérénice, Tatiana, Apolline ou Léa, Lou, Amélie ? Entre un port altier de tragédienne, jupe portefeuille, chignon banane et un jean déchiré bad girl , perfecto et Doc Martens , j'ai toujours oscillé. Envolée, mon énigme ! Image par Brian Merrill de Pixabay

  En cette journée particulière pour moi, un vœu, celui de vivre en poésie ! Est-ce un héritage paternel de vouloir conjuguer le poème à l'instant ? Poème, poésie ? A quoi cela rime ? U ne poésie pleine de vie, un poème que j'aime  ! Créer, le maître-mot ! Le naître-mot ! Nos sens en éveil, d'une première impression fugace jusqu'au plus profond de nous ! La poésie nous enveloppe, nous parle, nous exprime, nous sensibles, nous intimes, nous parfois si fragiles. Alors, laissez-moi vous partager ce poème d'Anna de Noailles...Etre, vivre, sentir, rêver ! La vie profonde Être dans la nature ainsi qu’un arbre humain, Étendre ses désirs comme un profond feuillage, Et sentir, par la nuit paisible et par l’orage, La sève universelle affluer dans ses mains ! Vivre, avoir les rayons du soleil sur la face, Boire le sel ardent des embruns et des pleurs, Et goûter chaudement la joie et la douleur Qui font une buée humaine dans l’espace ! Sentir, dans son cœur vif, l’air, le feu e...