lambda quotidien

Hommage aux bouches d'égout que chacun ignore. Les Pont-à-Mousson, PAM pour les intimes ! Hommage aux lézardes qui fissurent au soleil. Souvent des empreintes de pas dans l'émulsion bitumineuse fraîchement répandue, des pattes de pigeon. Et quel échassier pour faire le pied de grue à ce coin de rue ? Mystérieuses empreintes anisodactyles bombées à la peinture rose fluo.

Les vélos m'exaspèrent, ceux qui veulent aller plus vite que la lumière, les sans-gênes, ni bonnes manières ! Et pourtant...la conviction écoresponsable chevillée aux mollets du vénérable transporteur à vélo de bacs à compost. Le vélo grinçant du citadin écologiquement responsable...Les vieux Peugeot, Cyrille Guimard, Motobécane, Cycles Gitane ! Les vélos électriques sont comme les placards à porte coulissante, ils n'ont pas d'âme !

  La cabane des lilas, nichoir pour mésanges littéraires, quartier Notre-Dame-des-Champs, of course ! Je spleen sous les glycines qui soit nous enivrent de leur parfum d'avril, soit nous assassinent de leur pollen missile. La dentelle délicate des ombelles de la carotte sauvage

  Le temps passe mais le souvenir reste. Je n'en suis plus si sûre...Certains s'effacent. Le silence des cimetières permet d'écouter le chant des oiseaux. Je suis rassurée. Même des bébés naissent à côté des cimetières. La vie est mère et mort. Un matin de printemps, baigné de lumière dorée. Floraisons éclatantes, blanches et pures, des cerisiers, poiriers, pommiers. Un chemin vers le paradis, me dis-je.  ❤ Il y a ce qui a disparu pour toujours. Mais qui, néanmoins, demeure éternellement. OGAWA Ito

Pauvre digitale égarée sur ton rond-point de centre commercial… Pauvre beagle des villes ! Où sont les lapins que vous chassiez naguère ? Je vous imagine vautré sur un canapé, devant une série Netflix, mâchouillant des gommes sucrées, l'appel de la forêt bien rangé sur une étagère… Les arbres plantés en haut des immeubles sont-ils heureux ? Sont-ce des pionniers ?

Apercevoir. Percevoir. Entr'apercevoir. Trois mots, une racine. Trois mots, trois nuances. D'une seule racine, trois variations subtiles. Tout est nuance, mot juste, pour qui observe. Nuance a la même origine que nuage. Image du nuage qui bouge en permanence, balloté par les vents, donnant naissance à chaque instant à une forme fugace, dialoguant plus ou moins avec notre imaginaire. L'observation et la nuance. Observer l'apparition de la première feuille du printemps : quelle sera-t-elle ? en fonction de nos latitudes, de nos altitudes, de nos sollicitudes. La partition des saisons, au Japon, démultiplie le quatre-quarts conventionnel en vingt-quatre mesures elles-mêmes déclinées en soixante-douze séquences d'observation empreintes d'une certaine poésie. Pour vous plonger dans cet état d'esprit, je vous invite à lire l'article "  Japon : les 72 saisons, célébrer la beauté éphémère de la nature  " sur le blog d'Olivier ROBERT, photographe mi...