Avant la fin des camélias

Les camélias, en rang serré, le feuillage sombre et luisant, font masse derrière les grilles du Jardin des Plantes, comme un service d'ordre impénétrable et dénué de toute fantaisie. Le camélia n'est pas attrayant, je le trouve froid. Peut-être une funeste réminiscence des fleurs de camélia déposées auprès de la dépouille de mon grand-père un mois de mars.

Et pourtant les camélias nous fleuriront l'hiver, ponctuant leur triste habit de fleurs aux innombrables variétés : roses, rouges, blanches, simples, doubles, semi-doubles, ...

Alors, avant la fin des camélias, laissez-moi vous présenter celui que j'ai choisi, comme un ami. Je ne saurai vous le nommer, point d'étiquette à son pied. Fleur magnifique d'un blanc pur, pétales ébouriffés, pimpantes étamines dorées ! Ce camélia m'a cueillie, sans doute un matin où j'étais moins pressée, le regard vagabond.

Bientôt les camélias remiseront leurs fleurs au cabanon et se contenteront d'être là, en veille.

Et celui-là, sentinelle discrète postée sans guérite à l'entrée monumentale du jardin, fleur simple rose...Camellia japonica...La papeterie Tsubaki, à Kamakura…


La papeterie Tsubaki, OGAWA Ito, Editions Picquier


Commentaires

  1. Quant à moi, le nom de camélia me porte vers le roman de Dumas, et j'ai le souvenir oppressant d'avoir beaucoup pleuré à la mort de Marguerite !

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