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Vivre en poésie...à la manière d'Anna de Noailles

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  En cette journée particulière pour moi, un vœu, celui de vivre en poésie ! Est-ce un héritage paternel de vouloir conjuguer le poème à l'instant ? Poème, poésie ? A quoi cela rime ? U ne poésie pleine de vie, un poème que j'aime  ! Créer, le maître-mot ! Le naître-mot ! Nos sens en éveil, d'une première impression fugace jusqu'au plus profond de nous ! La poésie nous enveloppe, nous parle, nous exprime, nous sensibles, nous intimes, nous parfois si fragiles. Alors, laissez-moi vous partager ce poème d'Anna de Noailles...Etre, vivre, sentir, rêver ! La vie profonde Être dans la nature ainsi qu’un arbre humain, Étendre ses désirs comme un profond feuillage, Et sentir, par la nuit paisible et par l’orage, La sève universelle affluer dans ses mains ! Vivre, avoir les rayons du soleil sur la face, Boire le sel ardent des embruns et des pleurs, Et goûter chaudement la joie et la douleur Qui font une buée humaine dans l’espace ! Sentir, dans son cœur vif, l’air, le feu e...

fragments 25-018

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  Les maisons gardiennes regardent désormais plus qu'elles ne gardent. Coincée au bord des rails, celle-ci voudrait parcourir la campagne mais reste accrochée à sa barrière, comme un chien entravé par une laisse. Cette autre, à l'entrée du parc, attend mélancolique derrière sa fenêtre en se disant que sa destinée méritait mieux qu'un vulgaire bloc WC. Charme suranné, âmes perdues. Les kakis, si discrets tout l'été, se dévoilent orange, tout automnés. Cueillir la noix dans la main du noyer, brou échancré, filaments blancs, avant la chute. Photo par lambda quotidien

fragments 25-017

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Une hirondelle fuit l'automne, laisse un ciel monotone. Les feuilles agonisent, belles sous le ciel gris. Les cyclamens constellent les sous-bois, feux follets roses délicats. ~ ~ ~ ~ ~ Bientôt l'automne... Viens, mon amie, viens, c'est l'automne. L'automne humide et monotone, Mais les feuilles des cerisiers Et les fruits mûrs des églantiers Sont rouges comme des baisers, Viens, mon amie, viens, c'est l'automne. Extrait de Chanson de l'automne, Rémy de Gourmont, Paysages spirituels Image par Heike  de Pixabay

Vagabondage : aubergine (3)

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  Oreille dans L'été  d'Arcimboldo. Légume-fruit parmi ses pairs dans les  Fruits du midi   de Pierre-Auguste Renoir. L'aubergine peut inspirer. L'aubergine picturale ! Elément de portrait au XVIe siècle, nature morte au XIXe siècle. Enfin peut-être la consécration avec Intérieur aux aubergines  peint par Henri Matisse à Collioure en 1911. Trois aubergines sur une table, ce n'est pas qu'une peinture, c'est une  révolution pour Rémi Labrusse : " Tout laissait donc penser que la toile allait s’affirmer comme un jalon majeur de la modernité. Quand Matisse annonce à son propos un « travail décoratif important », ce n’est pas à la légère : « décoratif », c’est le mot d’ordre d’une révolution, rien de moins, qui promet de marier différemment, plus intensément, la vie et les images." Ainsi s'achève ce premier vagabondage. Aubergine en triptyque. Le jardin, le rêve, la peinture. Image par Usmanzahoor  de Pixabay

Vagabondage : aubergine (2)

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  Nasu. Japon. Retour aux sources. Hatsuyume, le premier rêve de l'année. Ichi Fuji, ni taka, san nasubi. Si vous voyez, dans votre premier rêve de l'année, le mont Fuji, un faucon et une aubergine, l'année à venir sera bonne ! Plusieurs explications sur ce matériel onirique hétéroclite. Juste noter, pour l'aubergine "nasu", une homonymie avec le verbe "accomplir".  L'aubergine est ici familière, grande, porteuse d'heureux présages ! Image par Usmanzahoor  de Pixabay

Vagabondage : aubergine (1)

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  Pour ce premier vagabondage, laissons-nous guider par...l'aubergine, mon amie mystérieuse ! L'aubergine violette, fruit du Solanum melongena, celle qui m'intrigue. Asie, Méditerranée, Europe, elle fût voyageuse. Ici nourricière, ici suspecte : Mala insana, pomme malsaine, cousine des maléfiques mandragore, datura, belladone, ... Un cœur tendre, crème, chamallow sans prétention, si discret et pourtant si fondant, caché derrière le rempart de son violet sombre, luisant et puissant, défendu par ses épines pédonculaires. Sa seule coquetterie, ses accroche-cœurs verts, mèches rebelles sur ses pommettes rondes. Son violet me plonge dans l'abîme d'un mystère que je ne saurais expliquer. Me viennent des images de portes capitonnées, de manigances, de pouvoir, de pierres précieuses,... L'aubergine, contrastée dans sa chair et ses couleurs, à la fois douce et épineuse, invite sans doute à délaisser la première impression, à aller voir de l'autre côté de. Image par U...

Vagabondage : prélude

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Un vagabondage, une envie. Airer, nicher, puis se raviser. Changer d'air. Butiner, papillonner, gratouiller. Trouver sa fleur, son fruit, sa coque. Errance au pays du coq à l'âne. Tenir son sujet quelques instants, avant qu'il ne s'échappe. Survoler. Résolument superficiel, fragmenté. Acception sans conteste : état de l'esprit, de l'imagination, qui se déplace sans cesse d'une chose à une autre, sans arriver à se fixer. On peut vagabonder grand, tracer du mètre au kilo. On peut vagabonder petit : partir de l'insignifiant, aligner des bribes. Entrainer en cascade des sens, des histoires. Se constituer un joyeux bazar sans pourquoi, ni comment. S'amuser d'un mot et l'explorer. Image par G Halpin  de Pixabay - Monarque ou papillon vagabond